La réforme de l'apprentissage est un véritable bouleversement dans l'univers de la formation des jeunes.
En introduisant la concurrence entre les organismes de formations, Muriel Pénicaud, Ministre du Travail, espère hausser le niveau de qualité (accueil, performances, résultats) de l'apprentissage.
« Mais cela ne suffit pas et nous avons voulu garantir aux apprentis ce haut niveau de qualité » rapporte l’entourage de la ministre qui affirme qu’une certification était nécessaire.
Certification, le mot inquiète les CFA, quels seront les critères sur lesquels les organismes certificateurs établiront ce niveau de qualité ?
Les règles de la certification Qualiopi
Un référentiel fixe les règles et porte un nom : Qualiopi. Qualiopi contient 32 indicateurs de résultats ou d’appréciation auxquels seront soumis tous les organismes de formation. Seuls 10 indicateurs concernent spécifiquement l'apprentissage et les CFA.
Les indicateurs d'appréciation, des garanties pour l'apprenti
Ces indicateurs seront des garanties pour les apprentis. Les CFA devront démontrer notamment que les mesures d'accompagnement d'un apprenti existent afin :
- de prévenir ou résoudre ses difficultés d’ordre social et matériel qui pourraient mettre en péril le bon déroulement de son contrat ;
- de l’orienter s’il interrompt sa formation (ou s'il n'obtient pas sa certification) vers des organismes qui l’accompagneront dans une autre formation ;
- de l'aider activement dans la recherche d’une autre entreprise si besoin.
Transparence des services
Qualiopi doit garantir aux apprentis une information accessible, détaillée et vérifiable sur les prestations proposées par les CFA : prérequis, objectifs, durée, modalités et délais d’accès, tarifs, modalités d’évaluation, accessibilité́ aux personnes handicapées.
En outre ces CFA devront démontrer l’existence autour d’eux d’un réseau de partenaires socio-économiques mobilisé vers les mêmes buts tout au long de la formation des apprentis.
Harmonisation et régulation de l’apprentissage
Les CFA accueillent diversement ces contraintes. Pour la plupart d’entre eux, qui avaient déjà intégré ces indicateurs, il s’agit plus d’une harmonisation. Comme la MFR de Périgueux dont le directeur, Alain de Matha, y voit « un moyen commun d’appréciation », ou aussi « un recadrage, une ligne directrice » pour Caroline Mariotti, responsable communication au CFA agricole public des Hauts-de-France.
Mais pour tous il apparaît bien clairement que l’apprentissage devient désormais un marché, tout comme celui de la formation professionnelle pour adultes.
« L’obligation de certification pour tous les organismes doit conduire à une régularisation de la concurrence sur ce nouveau marché de l’apprentissage » affirme Marie Cresp du CFA Descartes, qui conclut : « ce que nous attendons, dans le contexte concurrentiel qui devient le nôtre, c’est que tous les organismes de formation soient soumis aux mêmes exigences, surtout vis-à-vis des jeunes, pour leur garantir un haut niveau de formation et de prestations d’accompagnement. »
Le plus haut niveau de formation
Le plus haut niveau de formation : sans doute une exigence des apprentis, mais aussi celle des entreprises qui observent et suivent avec intérêt l’évolution de ce marché.
Et pour s’assurer en effet du meilleur niveau de formation, les entreprises participent activement à la transformation du marché. Nombreux sont ceux qui, parmi les 554 nouveaux CFA qui ont été enregistrés par les Direccte (depuis la publication de la loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel le 1er aout 2018), ont été créés à l’initiative des entreprises.
Pour accéder aux 7 critères du référentiel national qualité et aux 32 indicateurs Qualiopi :cliquez ici