Ils s’appellent Kevin, Inès, Sofia ou Yanis. Ils ont 19 ou 24 ans, ont choisi l’alternance pour apprendre un métier, et se sont retrouvés piégés par des écoles privées aux pratiques abusives. C’est pour eux — et pour des milliers d’autres — que des députés veulent mettre fin à un système qui échappe à tout contrôle.
Portée par le député Emmanuel Grégoire et 93 autres parlementaires, la proposition de loi présentée dans le nouveau plan gouvernemental le 24 juillet entend encadrer enfin l’enseignement supérieur privé à but lucratif. Objectif : protéger les étudiants, dont de nombreux apprentis, contre les dérives d’un secteur où les profits passent parfois avant la qualité.
En dix ans, les étudiants dans les établissements privés ont explosé : de 15 % dans les années 2000 à plus de 26 % aujourd’hui. Le développement massif de l’apprentissage — passé de 300 000 à 1 000 000 de jeunes en 7 ans — a aussi attiré de nombreux acteurs privés.
Mais face à cette croissance, l’encadrement juridique est resté flou. Résultat : certaines écoles commerciales usent de méthodes douteuses pour recruter, facturent des frais illégitimes, affichent des formations peu sérieuses, et bénéficient pourtant d’importantes aides publiques. Une enquête de la DGCCRF en 2020 révélait que plus de la moitié des établissements contrôlés présentaient des pratiques non conformes.
Le texte parlementaire vise justement les CFA qui imposent aux jeunes :
Autant de clauses jugées abusives, et désormais expressément interdites.
« Il est impératif de rappeler que l’apprentissage est un dispositif gratuit », rappelle la proposition de loi. Il ne peut devenir un guet-apens financier pour les jeunes.
Voici les garde-fous concrets proposés dans la loi :
Les députés à l’origine de la loi le disent clairement : il ne s’agit pas de stigmatiser le privé. Des établissements sérieux comme les EESPIG ou certaines grandes écoles reconnues, font un excellent travail.
Mais il fallait agir contre les dérives de ceux qui transforment l’enseignement en business, au détriment de jeunes parfois peu informés, sous pression, ou mal accompagnés dans leur orientation.
« Nos étudiants ne sont pas des marchandises », rappelle le texte. Et encore moins nos apprentis, qui combinent études, travail et responsabilités, souvent dès 18 ou 19 ans.
Derrière cette loi, il y a une idée simple : tous les jeunes doivent avoir les mêmes droits face à l’enseignement supérieur. Pas de favoritisme, pas de pièges commerciaux, pas de diplômes au rabais.
L’apprentissage est une voie d’excellence. Il est gratuit pour les apprentis et mérite un cadre clair, transparent et juste. Cette proposition de loi est une première étape. Elle reconnaît une réalité trop longtemps ignorée, et commence à y répondre avec des mesures concrètes.
Votre avis:
Bonjour, Je viens d’apprendre par mon école que les modalités d’alternance vont changer à la rentrée. Or, si le groupe avec lequel mon école a sign ..
...Moins de 18 ans | 18 à 20 ans | 21 ans à 26 ans | |
1ère année | 486 € (27% SMIC) | 775 € (43% SMIC) | 955 € (53% SMIC) |
2ème année | 703 € (39% SMIC) | 919 € (51% SMIC) | 1 099 € (61% SMIC) |
3ème année | 991 € (55% SMIC) | 1 207 € (67% SMIC) | 1 405 € (78% SMIC) |