Choisir son orientation, dur, dur !
A la fin de sa scolarité, au moment du bilan et des choix d'orientation la pression est grande chez les élèves bacheliers.
On a pas toujours une conviction bien affirmée. Et entre les avis des parents, des professeurs, des amis et autres influençeurs, on patauge pas mal.
Enfin sur parcoursup, bon gré mal gré, on choisit puisqu'il le faut bien ! Mais parfois la voie tracée s'avère être un chemin ardu et rocailleux ...
Flavie Picart est apprentie en quatrième année d'école de commerce à La Rochelle, elle suit un Bachelor Marketing et Communication. Le choix de son orientation date d'il y a quatre ans mais elle se souvient : « j'étais bon élève et j'avais déjà décidé de faire du commerce. Mes professeurs, les conseillers d'orientation que j'ai consulté, m'ont avertit que la seule façon d'accéder à une école de commerce était de passer par la case “prépa” ».
La “prépa”, c'est une préparation sur deux ans au concours permettant d'entrer dans une école de commerce. Hélas, Flavie n'était pas vraiment “préparée” à s'engager dans une “prépa” : « .. je n'ai pas été prévenue de la charge de travail que suppose une “prépa”, qui ne laisse aucune possibilité de faire un mini-job à côté pour aider à payer son loyer, ni même aucun stage, et encore moins de l'alternance ».
Flavie a du renoncer assez vite et se réorienter vers un concours passerelle qui lui a permis d'entrer dans une formation en alternance qui lui correspondait mieux.
La méritocratie, un difficile équilibre
Pour Marie Duru-Bellat, Professeure des universités émérite en sociologie à Sciences Po : « les différentes voies d’études étant hiérarchisées aux yeux des enseignants et des élèves, ces derniers – souvent encouragés par les premiers – choisissent d’autant plus facilement les « meilleures filières » (celles qui donnent accès aux emplois les plus attractifs) que leur niveau scolaire est bon. A contrario, ceux ou celles qui ont plus de difficultés sont relégués dans les voies dont personne ne veut (et où il y a de la place) ».
Encourager l'accès aux “meilleures” filières, aux “meilleures” écoles, exige aussi qu'on donne les moyens aux élèves de s'y engager et de s'y maintenir. Et en attendant cette urgente mesure de justice, ne serait-il pas opportun d'éclairer des voies où ces élèves auraient les “meilleures” chances de réussir ? Un pragmatisme que certains enseignants continuent d'ignorer, persuadés peut-être de faire triompher la lutte contre les inégalités.
Atténuer le caractère dramatique de l'orientation
Selon Marie Duru-Bella :« pour atténuer le caractère “dramatique” de l’orientation, il faudrait que des réorientations, des passerelles et des retours en formation soient à tout instant possibles. Ainsi, les jeunes n’auraient pas le sentiment de jouer leur vie sur un “choix” scolaire ».
Ce fut exactement le parcours de Flavie Picart qui s'épanouit aujourd'hui dans sa formation en marketing et communication, en alternance au service Social Media de L'APPRENTI:).
Vous pouvez accéder ici au témoignage de Flavie Picart sur instagram et à
l'article de Marie Duru-Bellat sur Theconversation.comSuivez la suite de la série sur l'orientation dans les Mercredis de L'APPRENTI sur instagram. Voir le replay du rendez-vous avec Cécile Masek, conseillère d'orientation chez Acadomia, mercredi 16 mars.