Pour mettre deux fers au feu, la solution de l’apprentissage
est la plus connue. Financée par les régions, elle
prépare en deux ans à un diplôme de l’Education
Nationale, du CAP au Bac pro, ou de l’enseignement supérieur,
du BTS à la licence pour les plus courtisés. Cette
dernière filière, dite post-bac, connaît une
constante progression depuis dix ans.
Un vrai téléphérique. Ce cursus de l’apprentissage
de haut niveau, auparavant surtout emprunté par les jeunes
à partir de 16 ans, vient aujourd’hui bousculer le
premier cycle universitaire. Les étudiants y trouvent un
moyen de rémunérer plus efficacement leurs études
qu’avec l’habituelle validation du stage obligatoire,
qu’il peut d’ailleurs remplacer (source
Chambre de Commerce de Paris)
Reste que les candidats sont soumis à un rythme soutenu,
accordant beaucoup de temps à la scolarité, souvent
plus de 50% de cours, dispensés dans les CFA (Centre de Formation
d’Apprentis), hébergés dans les lycées,
IUT ou universités.
L’alternance entre CFA et entreprise peut être délicate
à vivre : » je suis mes cours de chargé d’affaires
en ventes de solutions durables (licence pro) à l’ESV
de St-Germain-en-laye et mon entreprise validante est à Rouen
» se désole Nicolas, qui évoque encore «
la difficulté de retrouver la théorie quand on se
défonce dans un projet avec des professionnels ». Logement
et transport sont aussi des problèmes récurrents,
partiellement corrigés par les salaires versés : de
25 à 78 % du SMIC en fonction de l’âge et de
l’année de formation.
En revanche, protégé par un contrat de travail, l’apprenti
possède en même temps la couverture sociale du salarié
et le statut d’étudiant. Pas rien, notamment pour les
dossiers d’attributions de logement en cité universitaire
(CROUS).
La professionnalisation sous contrat
Egalement rémunéré, (de 55 à 100 % du SMIC pour les plus de 26 ans, source Direction de l’Information – Premier Ministre) le contrat de professionnalisation (CP) est directement financé par les branches professionnelles et vise à l’insertion immédiate dans le monde du travail.
Pragmatique, la seconde voie de l’alternance partage avec l’apprentissage la confiance des employeurs. La dernière étude de l’association nationale des Directeurs des Ressources Humaines (DRH) montre que l’alternance est désormais le principal moteur de recrutement des jeunes en entreprises.
Avec cette option ouverte aux étudiants de 16 à 25 ans ainsi qu’aux demandeurs d’emploi de plus de 26 ans, le candidat forge directement ses outils de promotion dans un secteur très ciblé. La part du temps consacrée à l’étude ne dépasse pas 25%, se réduit parfois à seulement 15% mais ne dure qu’entre 6 et 12 mois. La formation est assurée par les universités, certains organismes comme le Greta quand ce n’est pas directement par l’entreprise.
Avec le solde, on met la main à la pâte. La différence s’explique par le fait que beaucoup de ceux qui optent pour cette forme d’alternance sont titulaires d’un diplôme de niveau bac ou supérieur : ils ont déjà une solide base théorique et s’appliquent surtout à affiner leurs connaissances. Au terme de ce cursus, les compétences acquises sont validées soit par un diplôme, soit par un certificat de qualification, à haute valeur ajoutée.
Les diplômes obtenus en alternance sont donc des passeports
efficaces pour l’emploi, mais ils se monnaient en unités
temps, efforts, volonté. Ils exigent des sacrifices consentis
de bonne heure en termes de vacances et de mobilité. Mais
c’est également de bonne heure qu’ils ont l’immense
avantage de soulager d’une pénible incertitude sur
leur avenir ceux qui sont déterminés à faire
fructifier le plus périssable des atouts : la jeunesse.
Apprentissage et Professionnalisation : quelles différences ?
On pourrait s’étonner de voir co-exister deux options différentes de l’alternance, donnant d’un principe à l’efficacité éprouvée une image brouillonne. Pour autant, même étroites, ces différences existent :
La rémunération :
Peu d’écarts entre les deux formules, sinon qu’avec le contrat de professionnalisation (CP) la rémunération est plus forte pour les plus de 26 ans qui ne peuvent en aucun cas être assujettit à un barème inférieur au SMIC (1365 euros bruts) et parfois supérieure selon les conventions collectives appliquées dans l’entreprise d’accueil.
La durée :
La différence est plus marquée : deux à trois ans d’études pour l’apprentissage. Durée réduite à 6 ou 12 mois au maximum pour le CP.
Le rythme :
L’apprentissage consacre plus de temps à l’étude (en général 2/3 du total) qu’ à la formation. Le Contrat de Professionnalisation beaucoup moins (1/3 voire 1/4 du temps).
L’âge d’accès :
De 16 à 25 ans au maximum pour les apprentis. De 16 à plus de 26 ans pour les étudiants et les demandeurs d’emploi candidats au CP.
Valeur du diplôme ou certificat :
Équivalent
Accédez à plus d'infos sur les différences entre apprentissage et professionnalisation en lisant le judicieux tableau réalisé par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris (document PDF à lire et à télécharger) voir
Moins de 18 ans | 18 à 20 ans | 21 ans à 26 ans | |
1ère année | 477 € (27% SMIC) | 760 € (43% SMIC) | 936 € (53% SMIC) |
2ème année | 689 € (39% SMIC) | 901 € (51% SMIC) | 1 078 € (61% SMIC) |
3ème année | 972 € (55% SMIC) | 1 184 € (67% SMIC) | 1 378 € (78% SMIC) |