Lors de la présentation du Projet de loi de finances rectificative pour 2020 devant l'Assemblée Nationale ce lundi 29 juin, Bruno Le Maire, ministre de l'économie, adopte les accents d'un conventionnel de 1792 à la tribune et affirme que le gouvernement ira « au bout de la révolution».
La révolution que le ministre évoque est celle de l'apprentissage, une révolution culturelle dont le succès s'envole depuis la réforme portée par Muriel Pénicaud (Ministre du travail) : près de 50 000 nouveaux contrats d'apprentissage signés en 2019. En grands périls dans la crise que nous connaissons !
« Une révolution qui ne coupe pas les têtes mais qui les fait grandir »
Bruno Le Maire n'enflamme pas la tribune comme Danton, la quasi totalité de l'assemblée à le nez sur son smartphone, cependant il se veut persuasif et proclame : «
Il faut savoir aller au bout d'une révolution [...] qui ne coupe pas les têtes mais qui les fait grandir », métaphore hasardeuse pour réaffirmer que les primes de 8 000 € pour les apprentis majeurs et de 5 000 € pour les apprentis mineurs seront versés aux employeurs qui engageront des apprentis entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021.
Prime aux contrats de professionnalisation
Pour favoriser plus largement l'emploi des jeunes, le ministre de l'économie et des finances ajoute que cette mesure sera étendue aux contrats de professionnalisation. La France emploie environ 300 000 jeunes en contrat de professionnalisation. Ajoutés aux 485 000 apprentis, les jeunes salariés en alternance représentent près de 800 000 emplois dans notre pays.
L'enjeu est énorme pour le gouvernement, toute une génération dont Muriel Pénicaud ne veut pas qu'elle soit une « génération sacrifiée» ni la « variable d'ajustement » de la crise économique, corollaire de la crise sanitaire.
Bruno Le Maire devant la représentation Nationale confirme les mesures pour l'apprentissage dans le Projet de Loi de Finances rectificative pour 2020